nous ne sommes plus vénérés depuis bien longtemps. tombés dans l’oubli ou dans les légendes, parfois étudiés comme les créatures sorties de l’imagination d’anciens qui ne connaissaient que trop mal l’univers. êtres tout puissants, créateurs du monde et de la vie qui le peuple, nous avons bien perdu de notre superbe. moi héra, reine des dieux, protectrice des mortels qui ne nous voient plus, je ne m’abaisserai pas à m’unir aux humains dans l’espoir futile de regagner le contrôle comme le font mes frères et sœurs. je ne peux qu’observer du haut de l’olympe alors que même mon bien aimé offre ses pouvoirs, les dilue dans le ventre de jeunes femmes qui s’allongent sous son charme. ces enfants qui n’ont pas goûté mon lait ne fouleront jamais notre foyer, ne contempleront jamais l’immortalité, et resteront à jamais cachés aux yeux de leurs pairs. de plus en plus nombreux, nous les avons recensés, entraînés, éduqués sur leur lien de parenté unique. mais mes semblables sont facétieux ; dissimulent et n’en font qu’à leur tête, laissant des progénitures ignorantes, impossibles à contacter, nos desseins contrariés sans relâche par ces êtres imparfaits. je ne poserai pas le pied au sol, je ne réparerai pas leurs idioties, s’ils s’imaginent être des héros alors soit. le jour où leur âme passera le styx, je crois en la sagesse de mon frère pour leur rappeler leur place.